Dan Livingstone & The Griffintown Jug Addicts

Par Fred Delforge, Zicazic (FR), 22 août 2012

► Il est originaire de la côte Ouest du Canada mais c’est désormais à Montréal qu’il est installé et si on le connaît avant tout pour ses talents de chanteur et de guitariste adepte du fingerpickink, il faut aujourd’hui compter avec lui pour un autre projet dont il est l’instigateur et le leader, The Griffintown Jug Addicts, une formation avec laquelle il rend hommage au blues des origines, celui qui était fait de bric et de broc avec des planches à laver, des bassines, des boites à cigares, des cruches et tout un tas d’ustensiles hétéroclites devenus autant d’instruments improvisés … Accompagné de Julia Narveson à la contre-bassine, Brad Levia au washboard et Colin Perry à la guitare et au banjo mais aussi épisodiquement de Dom Desjardins au banjo et de Jérôme Dupuis-Cloutier à la trompette, Dan Livingstone a revisité allègrement le blues des années 30 et 40 et c’est un album de reprises que se sont offert les Griffintown Jug Addicts, un ouvrage qui rend hommage à sa manière à Mississippi Fred McDowell, au Reverend Gary Davis, à Blind Boy Fuller, à Merle Travis ou encore à Blind Blake au travers de neuf morceaux dans lesquels le blues se teinte de folk, de ragtime, de swing et de country pour le plus grand plaisir des amateurs de musiques entraînantes, débridées et un peu sauvages. Toutes cordes devant, Dan Livingstone And The Griffintown Jug Addicts laissent parler leur talent et nous emmènent le long du Mississippi à la rencontre de standards comme 61 Highway, Rag Mama Rag, I Like My Chicken Frying Size et autres Death Don’t Have No Mercy, des morceaux qui sentent bon le plaisir et l’énergie live d’un groupe qui a mis tout son cœur et toute son âme dans un ouvrage dont le côté brut de décoffrage et en même temps terriblement abouti ne pourra que convaincre tous ceux pour qui l’authenticité est la première des qualités requise en musique. Avec un blues comme on le jouait au début du siècle dernier et comme on le joue encore souvent de nos jours, même chez les plus jeunes, Dan Livingstone And The Griffintown Jug Addicts font un énorme pied de nez à ceux qui ne jurent que par le modernisme en leur prouvant par l’exemple qu’il y a moyen de faire de très belles choses avec très peu de technologie mais avec beaucoup d’inspiration et de feeling. Essayer cet album, c’est l’adopter à coup sur !